samedi 31 janvier 2015

Le Tombeau d'Adam 2e partie : Le Retour de l'Artiste : épilogue.



Epilogue

1970.
Le réchauffement inexorable de la planète Terre, désormais patent pour les spécialistes, entraînait le recul des glaciers alpins. Certains sommets et moraines qui avaient été jusque-là recouverts par les neiges, laissaient apparaître leur roche à nu. Des glissements de terrains, soudains et brutaux, se produisaient. Ils eurent pour conséquence inattendue de faire resurgir des secrets oubliés et enfouis depuis longtemps.
Un berger qui faisait transhumer son troupeau, alors qu’il était parti à la recherche d’une bête tombée dans une faille, découvrit le corps d’un homme vêtu à l’ancienne, mort depuis environ un siècle à la suite d’un mystérieux accident. 
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Les bras squelettiques à la chair racornie de la momie serraient fortement contre sa poitrine un antique coffret magnifiquement ouvragé d’ivoire et d’or.
Le paysan, nullement dégoûté, espérant découvrir un trésor quelconque dans la précieuse cassette, parvint à arracher l’objet au cadavre. Ensuite, avec une pierre, il fit sauter la serrure dissimulée dans un cabochon. Dépité, il ne trouva à l’intérieur du coffret tapissé de velours rouge qu’une liasse de papiers et de parchemins aux textes incompréhensibles. 
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Trouvant le contenu sans intérêt, il jeta rageusement les feuillets dans le vide. Tous ces efforts pour rien!
Le vent capricieux les emporta alors et les éparpilla, scellant ainsi le destin de la Terre et de ses habitants.
Ainsi finirent les mystérieuses formules plusieurs fois centenaires, venues d’un passé mythique ou presque, des formules qui avaient failli effacer à jamais de la mémoire de l’Univers l’Empire triomphant de Tsanu XV.
Le Haän avait eu deux fers au feu. Tandis qu’il mandatait Opalaand pour une mission sur Terre, il avait délégué à Zoël Amsq les pleins pouvoirs dans une expédition à rebondissements.
Mais ceci est une autre histoire…
L’humanité subirait donc le pire esclavage avant de s’éteindre dans la plus grande des souffrances sous le joug cruel des Haäns tandis que la Galaxie n’aurait jamais le souvenir de l’épopée des humains et des Helladoï.
Ah! Malheureuse et pitoyable Terre dont les représentants ne surent ni ne purent atteindre la planète Mars, ni maîtriser l’hyper espace et encore moins et surtout dominer l’envie, l’orgueil, l’égoïsme et le besoin de posséder toujours plus pour aboutir à quoi en fait? À rien, au néant! Cruelle désillusion!
Dérision! 

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Dérision, certes… dure leçon pour l’humanité mais aussi pour moi… pourquoi me suis-je intéressé exclusivement ou presque à son seul sort? Pourquoi m’être par trop attaché à elle? Oubliant ainsi les autres potentielles intelligences de mes petites vies?
Lorsqu’il me fallut choisir un nom moi qui n’en avais pas, j’optais pour un nom humain… erreur… erreur dont aujourd’hui j’en paie encore le prix…
Mais j’ai appris et désormais, en simple observateur, en témoin neutre, j’assiste aux déconvenues de mes humains par trop entêtés et prodigues… je ne me mêle plus de leurs affaires… je ne me dédie pas de ma promesse… je tiens bon mais je laisse couler mes larmes sur mes joues hypothétiques…
A plus de cent années-lumière de la planète Terre, une autre civilisation disparut, non pas accablée et payant ses tristes défauts, mais au contraire fidèle à l’honneur et pleine de dignité. Les Helladoï, au lieu de finir serfs des Haäns optèrent pour le suicide collectif. Jusqu’au bout, ils refusèrent d’user de violence envers leurs envahisseurs, barbares, certes, mais néanmoins dotés d’intelligence et de réflexion.
Plus proche de mon espèce et de mon monde natal, un certain Albert Einstein ne reçut jamais la visite de Dick Simmons et ne parvint donc pas à formuler la théorie des champs unitaires.
Quant à Sarton, je l’ai déjà dit, il ne recouvra la mémoire que trop tard et ne put que combattre les Haäns avec un handicap technologique certain puisqu’il s’agissait des Haäns du XXXe siècle et non ceux du XXIII!
Par-delà les siècles, Galeazzo di Fabbrini triomphait… du moins en apparence… 
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C’était sans compter sur les actions désespérées d’un commandant de vaisseau spatial dénommé André Fermat et de son capitaine dévoué et tout aussi extraordinaire qui répondait au nom complexe de Daniel Lin Wu Grimaud…

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Gare de Dijon, un jour d’automne à son début, à moins que ce ne fût une fin d’été. Nous étions le 16 septembre 1890. 
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Louis-Aimé Augustin Le Prince montait dans le train express pour Paris. Or, il disparut au cours du trajet sans que l’énigme fût résolue. L’enquête eut beau durer, elle ne donna rien.
Sans cet escamotage réussi, le cinéma aurait pu naître avec cinq ans d’avance… détail me direz-vous… mais pareil détail aurait pu changer le visage du monde…
Un jeune homme de seize ans à peine se retrouverait mêlé à cette intrigue et il en connaîtrait tous les aboutissants. Mais jamais il ne pourrait en révéler la teneur. La conclusion en était fantastique. Elle aurait bouleversé l’histoire humaine si elle avait été publiée…
Cette aventure fut la première non officielle de Raoul d’Arminville… Il en vivrait des centaines d’autres… 
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Fin de la deuxième partie. À suivre dans la troisième partie, Le Jeu de Daniel.