mercredi 1 mai 2019

Un goût d'éternité 4e partie : Franz : 1936-1937 (3).


1937. 

Le Front Populaire agonisait. Antoine Fargeau se désespérait de voir Léon Blum obligé de quitter le gouvernement. 
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Toutefois, l’ex-étudiant de Cal Tech avait bien d’autres préoccupations. En effet, il agrémentait ses journées et ses soirées fort agréablement, filant le parfait amour avec la fille cadette de son employeur, Camille, une châtaine ravissante, aux yeux bleu saphir et au sourire irrésistible.
Cependant, alors qu’il officiait au comptoir de l’épicerie de son patron, il côtoyait beaucoup de ses compatriotes qui ne se doutaient pas – bien évidemment – qu’une sorte de fin du monde n’allait pas tarder à s’abattre sur eux. Parmi les nombreux clients, Antoine avait vite remarqué un dénommé Marc Fontane, originaire de la région de Caen, pour l’heure terminant sa médecine. Il était parvenu à nouer amitié avec ce fils de paysan qui faisait tout pour s’élever dans la société de l’époque. Mais Marc ne manquait pas de s’étonner de constater chez un simple commis en épicerie de si grandes connaissances en sciences. Antoine n’avait-il pas réparé gracieusement, en un éclair, le poste à galène de l’étudiant ?
Jean-Luc Mirmont, le fils aîné de l’épicier, s’étant fait repérer par la police, effectuait un séjour en prison. Sa peine de cinq mois serait commuée à seulement deux mois. Le jeune homme s’était rendu coupable de bris de vitrines contre des commerçants juifs et d’insultes sans oublier d’autres voies de faits.
L’amourette de Fargeau s’acheminait sur une mauvaise pente. Enfin, monsieur Mirmont se rendit compte du manège de son commis. Antoine se montrait trop assidu avec Camille, n’hésitant pas à lui demander de le rejoindre dans la cave ou le cellier pour lui conter fleurette ou pour des jeux un peu plus physiques.
Ainsi, un beau soir, le père surprit les deux amoureux dans une posture plus qu’équivoque. Alors, fusil en mains, il le menaça de tirer l’amant comme un lapin s’il ne cessait pas de tourner autour de Camille. La malheureuse amoureuse, en pleurs, suppliait son paternel de lâcher son arme… Antoine, courageusement, fit front et parvint à désarmer momentanément monsieur Mirmont. Puis, n’ayant pas d’autre choix, il prit les jambes à son cou et courut se réfugier chez Marc, qui vivait dans une chambre de bonne près de la Sorbonne.
Le futur médecin comprit qu’il devait secourir ce jeune homme si entreprenant.
- Mon vieux, tu n’as pas d’autre choix que de te tirer d’ici, vite fait, bien fait, fit Marc Fontane.
- Euh oui… si je tiens à ma peau, je dois partir. Mais pour où ? Répondit Antoine. Je n’ai personne chez qui je puis trouver le gîte et le couvert.
- Je vois. De plus, tu es fauché comme les blés, je parie…
- Tu devines bien.
- Ecoute-moi. J’ai bien une solution…
- Dis-la moi.
- Va à Caen…
- Oui, mais…
- Là-bas, je sais quelqu’un qui te tirera d’affaires…
- Qui ?
- Le fils aîné d’un gendarme… un gendarme natif du même village que moi… Sainte-Marie-Les-Monts…
- Comment s’appelle ce bon Samaritain ?
- François Granier, le fils de Michel Granier…
- Je ne veux pas jouer l’incruste…
- Tu peux avoir confiance, Antoine.
- D’accord…
- Pour les frais de voyage, je t’avance la somme. Tu me rembourseras plus tard… ne t’en fais pas…
- Ai-je le choix ?
- Tu peux toujours te faire descendre…
Puis Marc partit d’un rire si franc qu’il le communiqua à Antoine.
- D’habitude, c’est plutôt moi qu’on voit comme un don Juan.
Antoine se garda bien de répliquer.
Vingt-quatre heures plus tard, le jeune homme si entreprenant débarquait à Caen,
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 chez François Granier, muni d’une lettre de Marc. Le futur médecin avait fait plus encore. Il avait écrit à son père et Gaspard allait user de son appui pour fournir à l’ancien commis en épicerie un emploi chez le marchand de chaussures et de maroquinerie dans lequel travaillait déjà le fils du gendarme.
Tout cela avait été volontaire… Antoine n’avait fait que suivre à la lettre les instructions de Michaël. Désormais bien introduit chez les Fontane et chez les Granier, l’ex-étudiant de Cal Tech put fêter Pâques chez le nouveau maire de Sainte-Marie-Les Monts, le sieur Gaspard. Petit détail qui a son importance, le paysan avait judicieusement investi dans l’achat de terres bien situées et qui lui rapportaient des sommes importantes pour l’époque, les louant en métayage.  

*****
3 Juillet 1937. Lac de Côme, Italie. 
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Le jeune sous-lieutenant Franz von Hauerstadt passait ses congés dans la petite cité touristique si agréable en cette saison. Ainsi, ce matin-là, il se promenait sur le lac à bord d’un bateau à moteur. La matinée, splendide, invitait au farniente et à la rêverie. Une douce brise venait rafraîchir la température de ce début d’été tandis que quelque chose d’indéfinissable mettait en joie le cœur des hommes qui avaient les moyens de savourer les attraits de ces eaux paisibles.
Le hasard plaça le jeune officier près d’une jeune femme fort belle, âgée d’une vingtaine d’années tout au plus, dotée d’yeux d’un bleu profond, d’un teint clair parfait et d’une magnifique chevelure brune retombant librement sur des épaules qu’on aurait pu croire sculptées par Praxitèle en personne. Assis aux côtés de l’inconnue, Franz put admirer à loisirs sa voisine. La touriste, vêtue à la perfection d’une robe plissée de couleur rouge à pois blancs, une tenue portée avec une suprême élégance, laissait parfois son regard accrocher celui de son voisin. Tandis qu’une légère brise soufflait, la demoiselle, il n’y avait en effet aucune alliance à son doigt, portait régulièrement ses longues mains délicates à sa chevelure afin d’y retenir un amour de petit chapeau de paille orné de fausses cerises.
Alors que la traversée du lac se déroulait sans problème, voilà soudain le pilote obligé de stopper brusquement le moteur de l’embarcation afin d’éviter un canot qui dérivait tranquillement sur les eaux calmes. Sous la secousse inévitable, la jeune femme fut précipitée malgré elle dans les bras de Franz. Aussitôt, elle s’excusa, les pommettes rouges d’émotion.
- Ce n’est rien, mademoiselle. Vous ne m’avez pas gêné, fit le comte en allemand.
- Oh ! Vous êtes aussi un citoyen du Reich ? S’étonna Anna von Wissburg.
- En effet. Mais pas seulement. Je profite d’un congé pour visiter le nord de l’Italie, une région que je connais fort mal.
- Un congé ? Comment cela ?
- J’appartiens à la Wehrmacht, mademoiselle…
- Anna von Wissburg, se présenta alors la touriste avec un sourire.
- Enchanté. Je suis Franz von Hauerstadt…
- Ah… Seriez-vous apparenté au duc du même nom ?
- C’est exact. En tant que fils aîné du duc Karl, j’ai droit au titre de comte mais je n’en fais pas usage… ce qui importe à notre Allemagne, ce sont les mérites personnels des hommes, non ce qui est dû à l’héritage des ancêtres…
- Comme c’est bien dit, souffla Anna.
La conversation dura au-delà de la traversée du lac. Fluide mystérieux, sympathie réciproque, Franz invita Anna à déjeuner avec lui. La jeune femme ne refusa pas. Attirés l’un vers l’autre, les deux touristes allaient se revoir souvent. Franz obtint même de ses supérieurs une prolongation de son séjour.
Tandis que Anna et le fils aîné des von Hauerstadt enchaînaient les sorties agréables, les visites dans les sites les plus remarquables de la contrée, les soirées au restaurant ou au cinéma, le sous-lieutenant voyait ce qu’il prenait pour de l’amitié se métamorphoser en amour. Un amour qui allait embraser son âme. Toutefois, malgré lui, il ressentait que sa compagne n’éprouvait pas tout à fait les mêmes sentiments pour lui. Pourquoi donc ? Etait-elle promise à quelqu’un d’autre ailleurs ?
- Non, je ne suis pas fiancée, Franz, l’informa Anna, un soir, alors que tous deux s’en revenaient enlacés vers l’auberge où la jeune femme avait loué une chambre.
- Quelle heureuse nouvelle ! Alors, vous êtes libre…
- Libre sur le plan sentimental, Franz, c’est exact.
- Que voulez-vous dire ?
- J’exerce un métier… sensible…
- Sensible ? Je ne comprends pas…
- Il m’est interdit d’en dire plus.
- Ah… vous êtes ici en service commandé…
- En quelque sorte… mais chut !
- Vous travaillez pour les services de renseignements…
- Voulez-vous donc vous fâcher avec moi, mon ami ?
- C’est cela, j’ai compris…
- N’insistez pas…
- Soit… Changeons de sujet, Anna. Puisque j’ai deviné votre métier, vous me devez un gage.
- Un gage ? Quel gage, Franz ?
- Un baiser, pour commencer…
- Euh…
- Vous me refusez ?
- Que non pas !
Se penchant vers le visage de sa compagne, Franz l’embrassa sur les lèvres. Le baiser se prolongea durant une minute.
- Anna, murmura le jeune homme dans le cou d’Anna, je vous aime…
- Moi aussi, reconnut l’espionne au service de l’Abwehr.
- Est-ce vrai ? Bien vrai ?
- Oui…
- Dans ce cas, embrassez-moi encore…
Anna s’exécuta.
Après ce nouvel échange, les deux jeunes gens se mirent d’accord pour aller plus loin. Montant ensemble jusqu’à la chambre d’Anna, ils vécurent des heures passionnées.
Fou d’amour, Franz était bien décidé à braver tous les obstacles, qu’ils provinssent de sa famille ou de celle de mademoiselle von Wissburg.
- Je suis orpheline, mon amour, lui dit Anna un matin alors qu’ils partageaient le petit-déjeuner au lit.
- De père et de mère ?
- Oui, hélas… mes parents se sont suicidés en 1931, après avoir fait faillite. J’ai été élevée par l’assistance publique.
- C’est affreux, émit le jeune sous-lieutenant, sincèrement ému.
- C’est pour cela que je me suis engagée dans les services secrets. Par reconnaissance envers mon pays.
- Tu as eu grandement raison, Anna. Mais, désormais, tu ne vas manquer de rien…
- Que veux-tu dire ?
- Euh… je te propose le mariage…
- Franz !
- Tu ne veux pas ?
- Là n’est pas le problème, mon chéri.
- Il n’y a aucun problème, mon amour. Tu es libre, majeure, tu peux donc épouser qui te plaît…
- Certes, mais… toi ?
- Je n’ai que faire du quand dira-t-on, Anna. Ma famille devra se plier à ma volonté.
- Les barrières sociales qui nous séparent sont trop hautes…
- Je m’en moque…
- La différence d’âge… j’ai déjà vingt-trois ans, et toi, pas même vingt ans.
- Et alors, quelle importance ? C’est toi que je veux…
- Entendu… mais tu as des obligations… tu es un officier, aux ordres de Hitler.
- Oui, mais toi aussi, ma belle Anna.
- Nous pouvons être affectés loin de l’autre. Je ne pourrais pas toujours me dérober, Franz.
- Je le sais bien. Alors, nous devons agir vite… nous marier dès que possible… d’ici la fin de la semaine… partages-tu mon idée ?
- Ah ! Mettre au pied du mur tous ceux qui pourraient s’interposer entre nous deux ?
- Oui !
- Franz, mon amour, je te suis dans ton projet insensé.
- Anna, mon Anna, jamais je ne te trahirai, jamais…
Attendrie par les baisers du jeune homme, Anna entra dans le jeu de Franz. L’après-midi même, le comte informa ses parents de la résolution prise. Sa lettre circonstanciée ne dissimulait rien ou presque. Le père, Karl, fut atterré. La mère, Amélie, versa quelques larmes mais n’osa pas s’opposer à cette union mal assortie.
- La prochaine fois, que va-t-il nous sortir cet écervelé ? Eructait le duc.
- Karl, conservez votre sang-froid, plaidait la mère.
- Décidément, je me demande de qui il tire pour commettre une telle folie ! Pas de moi, cela est certain… ni de vous, je pense… il va se marier avec une moins que rien…
- N’exagérez pas… Anna est d’ascendance noble, assurément…
- J’en doute…
- Elle n’a pas eu de chance dans la vie…
- Franz ne nous apporte que des avanies… quelle sera la prochaine ? Quel déshonneur ?
- Il n’a en rien déshonoré notre nom, mon ami…
- Pour l’instant… mais dans le futur ?
Amélie préféra ne pas répondre. Doucement, elle s’en vint auprès de son époux et lui caressa tendrement le visage. Karl s’en aperçut et la récompensa d’un léger sourire.
Cependant, en Italie, les choses s’accéléraient. Anna n’éprouvait pour Franz que de l’attendrissement. Certes, elle était émue par cet amour sincère mais la jeune femme savait pertinemment que son métier la contraignait à rester célibataire. Un jour en poste en Italie, le lendemain en Espagne, quelques mois plus tard en Grande-Bretagne ou encore en France, impossible d’avoir la bague au doigt. Le célibat, soit, mais pas question de rester seule, sans aventure…

*****

5 Août 1937.
Cet après-midi-là, deux jours avant le mariage supposé des deux tourtereaux, malgré l’orage qui menaçait, Anna et Franz canotaient sur le lac, parlant de choses et d’autres, évoquant leur prochaine union, se touchant les mains, se serrant l’un contre l’autre, s’étreignant, ignorant la tempête qui s’en venait à tire d’ailes. Le ciel chargé de gris avait perdu ses teintes céruléennes si romantiques. Le vent commençait à souffler en rafales mais les deux amoureux n’en avaient cure, préoccupés par leurs caresses.
Or, une brusque bourrasque jeta à l’eau un petit panier en osier offert par le jeune comte à sa maîtresse. Dans ce panier, Anna y avait déposé son bouquet d’œillets, ses fleurs préférées.
Ne calculant ni une ni deux, Franz, voyant l’objet flotter sur les vagues d’une eau assez agitée, plongea dans le lac afin de repêcher le précieux cadeau. Naturellement, excellent nageur, il récupéra le panier mais, hélas, pas les œillets, trempés et perdus, emportés par le courant. Lorsque le jeune homme regagna l’embarcation, on aurait pu tordre ses vêtements tellement ils étaient gorgés d’eau. Si la température était clémente, il n’en allait pas de même pour les eaux du lac.
Dès le soir même, Franz dut s’aliter, victime d’un gros rhume. La fièvre le terrassa durant trois jours. A tel point, qu’il fallut reculer la date du mariage. Bien qu’Anna soignât son amant avec assiduité, l’obligeant à avaler des potions plus ou moins amères, passant toutes ses nuits à son chevet, lui rafraîchissant le front, le frictionnant lorsque c’était nécessaire, lui faisant aussi parfois la lecture ou lui racontant ses souvenirs d’une enfance heureuse, la jeune femme n’en était pas moins désolée de ce qu’elle allait devoir faire. En effet, le lieutenant von Wissburg avait reçu l’ordre de ses supérieurs de précipiter son départ pour Vienne. Alors, pas question de faire ses adieux à Franz. Tant pis pour cette trahison. Anna était parfaitement consciente d’accomplir là un acte odieux, mais elle n’avait pas le choix. Après avoir passé une partie de la nuit au chevet du malade, elle le quitta comme si de rien n’était, lui mentant en lui disant qu’elle regagnait sa chambre à l’auberge.
Bien sûr, Anna n’en avait rien fait. Elle était montée dans le train en partance pour Vienne. Comme l’absence de sa maîtresse se prolongeait, qu’elle ne répondait pas au téléphone, Franz dut se rendre à l’évidence. Anna était partie pour une destination inconnue, l’abandonnant au prix d’un terrible mensonge. Malgré sa faiblesse, le jeune officier se rendit à l’auberge dans laquelle Anna von Wissburg avait loué une chambre, une pièce agréable où là, le comte avait connu les heures les plus délicieuses de son existence, et apprit que celle-ci était déjà réservée à deux touristes hongrois.
- Dupé ! Elle m’a dupé ! Pourquoi donc au nom du ciel ?
Vacillant, la tête ailleurs, alors, Franz regagna son hôtel et, au lieu de monter dans sa suite, se précipita jusque vers la piscine dans laquelle il se jeta tout habillé, avec l’intention de se noyer… désir absurde vu qu’il nageait comme un professionnel.
La première et la dernière tentative de suicide de Franz von Hauerstadt se soldait par un échec.
Or, parallèlement, tandis que le jeune éploré était secouru par trois membres du personnel de l’hôtel, à des dizaines d’années d’écart et à des milliers de kilomètres, aux Etats-Unis, ID – l’IA de l’Ennemi – informait son maître de ce ratage.
- Opération numéro 1 terminée. Echec total. Opération numéro 2 enclenchée.
- Bien, ID. Le coup était prévu. 
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Cependant, en Italie, le spleen du comte von Hauerstadt s’aggravait d’autant plus que, désormais, ce n’était plus d’un gros rhume dont il souffrait mais d’une pneumonie. Toutefois, de solide constitution, il se remit de cette maladie. Sur le plan mental, ce fut autre chose. Sa dépression devait persister plus d’une année. Vainement, il tentera de comprendre pourquoi Anna l’avait ainsi trompé. Il essaya de se mettre à sa place, de saisir les enjeux qui l’avaient obligée à le laisser seul face à son chagrin, mais il n’y parvint pas.
Désespéré comme on pouvait l’être à vingt ans, il se jura de ne plus jamais tomber amoureux, de n’avoir que des amourettes sans lendemain, et se voua corps et âme à son métier de soldat.
Ce fut avec un vif soulagement que les von Hauerstadt apprirent le dépit amoureux de leur fils aîné. Du moins le père. Amélie, au fond d’elle-même, comprenait les souffrances de Franz. Elle aussi était passée par là.

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21 Décembre 1937.
Un rapide entrait en gare de Washington. Un inconnu en descendit. Il avait voyagé en première classe. A la main, il tenait une valise de grand luxe.
Quelques jours plus tard, le même voyageur entrait au service de Georges Athanocrassos en tant que secrétaire personnel, tout dévoué. Désormais, le banquier se retrouvait sous le contrôle total de Johann van der Zelden à quelques décennies dans le futur. Le nouveau secrétaire répondait au nom de Paul Manson. Mais sa véritable identité était celle de l’homme biologique synthétique Xaxercos.

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