jeudi 1 novembre 2018

Un goût d'éternité 3e partie : Johanna : 1933 (1).


1933

Sur le plateau numéro 3 du tournage du feuilleton, un nouvel esclandre avait lieu. Cette fois-ci, Marcel Bluwall devait affronter la dispute entre sa vedette Deanna Shirley de Beaver de Beauregard
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 et sa sœur, Daisy Belle
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 qui avait voulu voir comment sa cadette s’en tirait avec le rôle délicat de Johanna van der Zelden. La brune jeune femme s’était glissée dans les coulisses et avait assisté à la scène délicate de l’exécution de Piikin par Johanna.
Lorsque tout fut en boîte, Daisy Belle applaudit ostensiblement. Toutefois, un sourire ironique démentait son approbation admirative.
- Pas mal, ma chère… tu as presque réussi à me tirer des larmes, tu sais, se moquait miss de Beauregard.
- Que fais-tu ici ? Comment as-tu pu passer ? Gronda la blonde vedette.
- Les deux pompiers de service, Eloum
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 et Stamon regardaient ailleurs. Un jeu d’enfant pour moi de pénétrer sur ce plateau.
- Encore une fois, tu te crois tout permis… dans le but de m’humilier.
- Mais non, bien au contraire, ma chère petite sœur.
- Je me moque de tes compliments. Tu n’en penses pas un mot. Retourne dans ce qui te tient lieu de gourbi et répète ton rôle devant tes miroirs piqués.
- En voilà des paroles acides. Que t’ai-je fait, sœurette ?
- Tu n’avais pas à venir ici ! Il me reste encore deux ou trois scènes à tourner, vois-tu.
- Miss de Beauregard, essaya de lancer Marcel, certes, cette dernière scène est achevée, mais nous avons encore du pain sur la planche…
- Ah bon ? Mais il est plus de huit heures du soir, mon vieux. Vous voulez donc vous transformer en dictateur à exiger ainsi de vos interprètes de faire des heures supplémentaires !
- Daisy Belle, toute l’équipe n’a guère le choix. Nous avons pris du retard dernièrement.
- Pourquoi ? Hasarda la brune comédienne.
- Cela ne te regarde pas, jeta Deanna en sifflant entre ses dents.
- Au contraire… Vous avez dû faire face à des incidents imprévus ?
- On peut dire les choses ainsi, en effet, acquiesça le metteur en scène.
- Précisez…
- Un des décors nous a fait défaut…
- Comment cela ? Il n’était pas virtuel ?
- Pas seulement… Il ne correspondait pas tout à fait avec sa réplique imagée… un contretemps fâcheux.
- Qui était le responsable ?
- Gronkt, grommela DS de B de B.
- Comment ? Encore lui ? Mais bazardez-le, ce type ! C’est un incapable et un paresseux notoire.
- C’est fait. Kilius et Shinaïa ont pris la relève…
- Pff ! Ce n’est guère mieux. Pourquoi pas des humains ?
- Pas disponibles, ma chère, proféra Deanna Shirley.
- Quoi ? Pas même Renate ou Veronika ? Ou encore Page ?
- Non… Elles accomplissent une mission préparatoire pour l’expédition dans la Guerre froide, renseigna Marcel… à ma connaissance, vous participerez à celle-ci, miss de Beauregard…
- Hum… Une fois mon rôle achevé dans ce tournage, émit l’intéressée.
- C’est loin d’être le cas, ma vieille… Je parie que tu n’as pas encore essayé tes costumes…
- Si ! Jeta avec défi Daisy Belle.
- Alors ? Ils te vont comme un sac de patates ?
- Comment oses-tu ?
- Je ne dis que ce qui est…
- Toi, toi, je vais te tuer… tu as exigé des efforts considérables de la part des costumières… tu as eu de ces caprices pour ce qui concerne tes toilettes… et j’en passe. Louise a dû recommencer cent et cent fois sa sélection. Le nieras-tu ?
- Sale garce ! Fiche le camp ! Tu retardes tout le monde.
- Euh… votre sœur a raison, mademoiselle.
- Non, je ne me retirerai pas… je veux voir ce dont tu es capable après huit heures du soir, l’estomac creux… c’est bien connu que tu as une faim de loup et une belle descente.
- C’est ça. Traite-moi donc d’ivrognesse pendant que tu y es !
Alors, hors d’elle, l’apprentie star se jeta sur sa sœur aînée et commença à la frapper, mettant par la même occasion son costume à mal.  
Tandis que les deux jeunes femmes se crêpaient ainsi le chignon, Marcel appelait la sécurité. Or, ce fut Daniel Lin Wu qui se pointa.
- Il m’avait bien semblé que cela tournait au vinaigre par ici, fit-il innocemment.
- Ouf ! Vous allez rétablir l’ordre, Superviseur ?
- Oui, évidemment, Marcel…
- Bien… mais elles font comme si je n’étais pas là… je n’en reviens pas… Mesdemoiselles, je vous prie de cesser cette stupide querelle, reprit Daniel Lin d’un ton normal.
L’ingénieur en chef de la Cité n’avait pas haussé la voix, n’avait pas crié. Pourtant, aussitôt, à la stupéfaction de la scripte et de l’assistant réalisateur, autrement dit de Yannick Andreï, les deux fautives se relevèrent et tout en tentent de réparer les dégâts sur leurs tenues, dévisagèrent le Superviseur général non sans marquer un sentiment de crainte. Si Marcel Bluwall et son équipe ignoraient vraiment ce dont était capable le commandant Wu, Deanna Shirley et Daisy Belle s’en doutaient.
- Euh… Commandant, pardonnez-nous… mais c’est elle qui a commencé, murmura DS de B de B en désignant sa sœur.
- Non ! J’étais venue féliciter Deanna mais celle-ci m’a reproché je ne sais quoi, se défaussa Daisy Belle.
- Comme toujours, aucune des deux n’admettra ses torts, je constate, persifla Daniel Lin. Que vais-je faire de vous ?
- Je suis prête à regagner mes appartements, lança timidement la brune comédienne.
- Et à relire en détails le rôle que vous devrez tenir bientôt, j’espère ? Poursuivit sur le même mode ironique le commandant.
- Bien entendu. Soyez-en persuadé.
- C’est cela. Débarrasse donc le plancher. Je ne suis pas prête à te pardonner ton nouvel affront…
- Ah ! Et ça continue… Deanna…
- Oui, Daniel Lin ?
- Stop !
- Je veux bien, mais vous ne la punissez pas. Vous ne la mettez même pas à l’amende… Je ne comprends pas les raisons de cette mansuétude mal placée à son égard.
- Ne vous entêtez pas, Deanna Shirley…
- Bon… Comme d’habitude, je porte le chapeau.
- Non… les torts sont partagés à… égalité… or, comme vous êtes vitales pour l’accomplissement du feuilleton, je ne veux pas sévir… durement… Daisy Belle, je vous rappelle que vous devrez être en forme pour la mission sous la Guerre froide. Quant à vous, Deanna, allez vite retrouver la costumière qu’elle recouse cet ourlet… Ensuite, vous reprendrez le tournage… et… plus tard, je vous confierai une nouvelle mission dans le monde extérieur…
- Oui… Je suis heureuse de voir que je vais voyager de nouveau, murmura Deanna Shirley…
- Moi de même, salua Daisy Belle en se retirant.
- Ouf ! Les voilà sorties toutes les deux, souffla Marcel avec soulagement. Mais mon planning prend du retard…
- Superviseur, vous les avez désamorcées avec une maestria consommée, constata Yannick.
- Parce que je les connais sur le bout des doigts ces deux mauvais caractères… Bon… je m’en vais à mon tour… Demain, je pense que tout ira mieux… le retard sera rattrapé.
- Espérons-le…
- J’en suis certain.
Personne ne vit Dan El partir mais personne ne s’en étonna.

*****
25 Janvier 1933.
Von Schleicher
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 n’avait plus la confiance du Président von Hindenburg.
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 N’ayant pas réussi à obtenir une nouvelle dissolution du Reichstag, il choisit de démissionner.
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 En fait, il lui avait été impossible d’imposer une réforme financière destinée à résorber la crise économique.
Le 30 janvier 1933 se produisit alors un coup de tonnerre dans un ciel qui était déjà bien sombre. Le vieux maréchal se résolvait à faire appel à Adolf Hitler et à lui proposer le poste de chancelier. Le Président avait subi les pressions de son fils Paul. Quant à von Papen,
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 nommé vice-chancelier, il était persuadé qu’il pourrait diriger à sa guise le Führer. Il allait vite se départir de ses illusions.
Otto von Möll avait compris qu’il n’y avait plus rien à espérer de son pays natal. La démocratie venait de périr en Allemagne. Seul, sans appui politique solide, il se résigna donc à prendre, peut-être pour toujours, le chemin de l’exil. Ce fut ainsi qu’il débarqua en Angleterre au début du mois de février de cette terrible année 1933.
Quelques semaines plus tard, notre exilé volontaire reçut une lettre de son ami Fitzgerald York. Celui-ci l’invitait à rejoindre les Etats-Unis au plus tôt.
Voilà donc une fois encore le cousin de Johanna van der Zelden, avec ses bagages et ses deux enfants prenant le bateau pour New York.
Toutefois le chercheur n’était pas aussi dépourvu qu’il le paraissait à première vue. Il avait pu sauver une importante somme d’argent et vendre tous les biens qu’il possédait à Berlin. Fort bien accueilli par son ami, malgré la crise qui frappait durement les classes moyennes et populaires, il n’allait pas tarder à retrouver une situation enviable.
Johanna prenait avec la plus grande indifférence les événements qui auraient dû l’enchanter en temps ordinaire. En fait, la jeune femme n’avait plus qu’une seule chose en tête : sa mort prochaine. Elle s’était résignée à celle-ci.
Or, son idole, Hitler, disposait désormais de tous les pouvoirs. Le 3 février, le chancelier dissout le Reichstag et, un incendie, miracle, détruisit les bâtiments de la chambre dès le 28 février. Un seul homme se retrouverait accusé de ce forfait, et serait condamné à mort, un communiste. En réalité, ledit incendie avait été allumé par les nazis eux-mêmes. C’était là le moyen qu’avait trouvé Hitler pour avoir le prétexte d’interdire le parti communiste. Ce n’était qu’un début quant à la mise au pas de l’Allemagne tout entière. 
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En quelques semaines, tous les partis politiques furent dissous hormis, naturellement, le NSDAP. Certains même allèrent jusqu’à se saborder tel le Zentrum.
Le Führer était en route pour la dictature. Le 14 octobre, il put annoncer que son pays se retirait de la SDN sans que quiconque osât protester. En novembre, il fut plébiscité par la population, obtenant 95% de oui. Mais il y avait longtemps que les opposants avaient été neutralisés en étant enfermés dans les premiers camps de concentration, tel celui de Dachau, le premier à ouvrir dès le printemps de cette année 1933. 
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Dès le mois de mars, le banquier Rosenberg et son successeur putatif, Georges Athanocrassos s’étaient embarqués pour les Etats-Unis. Ils allaient transformer leurs filiales américaines en maison mère. Celle de New York prendrait peu à peu le dessus sur sa sœur, celle de Washington.
Au début de décembre, Johanna parvint à arracher à David une ultime satisfaction. Les deux époux voyageraient ensemble jusqu’à Berlin afin de rencontrer personnellement le Führer. C’était là le dernier vœu de la mourante. Il n’y avait plus que cette idée qui la maintenait en vie tant bien que mal. Monsieur exauça le souhait de son épouse, ne se posant pas de question.
Reçue dans la plus grande intimité par Adolf,
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 Johanna vécut la demie heure la plus heureuse de son existence. Durant cette entrevue, elle prit le thé avec lui tout en discutant musique. Le chancelier du Reich avait annulé tous ses autres rendez-vous afin de voir Madame van der Zelden dans la sérénité. Pour honorer son idole, la jeune femme avait eu un dernier caprice vestimentaire. Sous un manteau très chaud et très coûteux, bordé de fourrure et à col large, elle avait passé un tailleur léger marron en lin comportant une longue jaquette enveloppante, recouvrant partiellement une jupe à plis. Les pieds décharnés de la malade étaient chaussés de délicieux escarpins en peau de serpent. L’argent de cette ruineuse tenue aurait suffi à nourrir pendant deux ans dix familles au moins.
Après ce Tee of the clock, Johanna, qui n’était plus que l’ombre d’elle-même, s’en retourna mourir à Ravensburg, le cœur content. David n’avait pas osé la contrarier et lui avait passé son dernier caprice.
Hannah Bertha et son mari s’étaient réfugiés en Autriche avec leurs deux enfants. Ainsi, ils se crurent à l’abri des exactions des nazis.
Or, comme par hasard, c’était à Vienne que s’étaient également installés Karl et Amélie von Hauerstadt. Mais pas pour des raisons politiques. Avec leurs deux garçons, le duc et la duchesse séjournaient dans la capitale autrichienne depuis tantôt une année. Ils avaient loué une magnifique villa dans les faubourgs, dotée de tout le confort moderne. Trois salles de bains, six chambres, un boudoir, un salon, une salle de séjour dans laquelle on aurait pu donner une réception à trente invités au minimum, des communs logeant une douzaine de serviteurs, chauffeurs, cuisinière, caméristes, valets de chambre, gouvernante, précepteurs compris…
Pourquoi donc un tel déménagement ? Le fils aîné, fort doué pour la musique, était inscrit au conservatoire de Vienne en classe supérieure, afin d’achever ses études musicales. En juin, il devait concourir pour le Premier Prix de violon. Ce conservatoire, parmi les plus réputés au monde, recevait l’élite des jeunes musiciens du monde entier.
Lorsque le mois fatidique arriva, Franz se mesura avec quatre Autrichiens, une Française, un Britannique, un Hollandais, une Américaine, un Brésilien, trois Italiens ainsi qu’un Indonésien vivant en Europe.
Rude concurrence en vérité, mais le jeune comte les distança tous et haut la main. Ce fut à l’unanimité du jury et avec les félicitations en sus, qu’il remporta le Grand Prix de la Ville ainsi qu’un encouragement pour son jeune âge. En effet, tous ses adversaires étaient plus âgés que lui de deux à cinq ans. Franz avait exécuté avec brio les morceaux suivants :
- Concerto en Ré Majeur de Tchaïkovski ;
- Concerto en La Majeur de Mozart ;
- Première Sonate de Bach pour violon seul ; (dans son intégralité) ;
- Symphonie espagnole de Lalo. 
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Le tout avec une facilité déconcertante et une musicalité innée.
Après la prestation fournie sans le moindre trac, Amélie, en larmes, monta sur la scène embrasser le jeune prodige qui était vivement ovationnée par un public en délire tandis que Peter, le frère cadet, âgé de dix ans, offrait une splendide bouquet de roses jaunes et roses au concertiste.
Bien des années plus tard, ce serait avec la plus grande émotion que Franz se souviendrait de ce jour-là. Désormais, il jouerait des morceaux plus modernes sur son instrument, un authentique Stradivarius. Le Concerto pour Violon de Béla Bartók et le Concerto pour Violon de Stravinsky auraient ses préférences sans omettre Tsigane de Maurice Ravel.
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 Naturellement, à ses heures perdues, il travaillerait également la Grande Chaconne de Jean-Sébastien Bach, dans une interprétation qui parviendrait à éblouir Daniel Lin Wu lui-même dans une autre piste temporelle.
Mais revenons en 1933.
Quelques semaines plus tard, toute la famille von Hauerstadt avait rejoint une de ses multiples propriétés en Allemagne, près de la ravissante et pittoresque petite ville de Rothenburg.
Sur la pelouse entourant les bâtisses de style moyenâgeux, Franz se détendait en compagnie de son chien Gold, un cocker roux espiègle de quatre ans,
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 au caractère joyeux, qui préférait la compagnie de l’adolescent à celle de Peter. Le jeune homme et le chien batifolaient dans le jardin et le parc, se poursuivaient, faisaient semblant de se battre, Gold jappait et mordillait alors les mollets de Franz, puis, tous les deux roulaient sur la pelouse, jouaient à saute-mouton ou encore tentaient d’attraper des abeilles et des libellules. Un moment, Gold partit poursuivre deux papillons mais en vain. Alors, il dénicha un hérisson et se mit à lui aboyer dessus tandis que le rongeur, tremblant de peur, parvenait à trouver un abri sous le feuillage d’une haie d’aubépine.
On sentait bien que tous les deux, le jeune homme et l’animal formaient une paire d’amis inséparables. Jamais Franz n’avait de gestes brusques à l’encontre de son chien, ni de paroles méchantes, ni de manifestations de colère au contraire de Peter. Le garçonnet prenait un malin plaisir à faire des farces à l’animal, jouant parfois à le vêtir comme un bébé, l’attachant sur une chaise, ou encore le plongeant dans l’eau de la baignoire soi-disant pour lui donner son bain, ou lui faisant jouer de la guitare.
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