samedi 4 avril 2009

Première partie : La clé de cristal 2.1

Chapitre 2

L’horloge holographique de l’infirmerie principale du Langevin affichait l’heure locale, soit 10h15. Le docteur di Fabbrini achevait d’examiner le lieutenant Wu. Elle paraissait satisfaite des tracés et des relevés qu’elle lisait sur un écran. Enfin, en souriant, elle dit:
- Tout est en ordre, lieutenant. Vous pouvez vous détendre. Vous avez passé les psycho-tests avec succès.
- Vous vous inquiétiez inutilement, docteur.
- En fait, je craignais des séquelles traumatiques après l’épreuve que vous avez traversée.
- Les graphiques sont conformes aux précédents, n’est-ce pas?
- Naturellement.
- Je peux donc retourner au laboratoire poursuivre l’expérience en cours.
- Attendez un instant. J’ai quelque chose à vous demander.
- Je vous écoute.
- C’est assez délicat à formuler. Sans doute savez-vous que je possède une mémoire double.
- Comme Daniel.
- Et comme ma fille Violetta.
- Soyez plus explicite, docteur.
- Nous entamons une mission de très longue durée. Toutes les personnes à bord, qu’elles soient militaires ou civiles, sont volontaires.
- Normal.
- Bien. Elles ont subi sans problèmes les épreuves de sélection. Mais je dois affiner les nouveaux tests psychologiques et, ensuite je soumettrai chaque membre de l’équipage à ces derniers.
- Est-ce ce que je viens de subir?
- Oui.
- Vous tournez autour du pot. Allez donc droit au but, docteur.
- J’aurais beau rendre mes tests plus pointus, tous mes efforts resteraient vains lorsque je devrais les appliquer au commandant.
- Attendez, docteur. Qu’insinuez-vous? N’êtes-vous pas en train de me dire que mon frère est incapable d’assumer son poste?
- Non, pas du tout. Georges, convenez cependant que vous le connaissez mieux que moi. Comment vit-il le fait de posséder une mémoire double? S’en accommode-t-il? S’est-il confié à vous? Vous étiez très proches l’un de l’autre dans votre enfance.
- Si vous faites allusion à vos mésaventures du XXème siècle bis ou ter, ou je ne lequel, vous n’avez rien à craindre. Le Daniel de cette histoire double où les Haäns dominaient, n’est pas le vrai. Mon frère n’a jamais été aussi sûr de lui, aussi bien dans sa peau. Au contraire de cette histoire bis, il recherche les responsabilités. Depuis que je suis sous ses ordres, je ne l’ai jamais vu faillir. L’équipage lui est dévoué et tous ses membres sont triés sur le volet. Et tous les officiers ayant servi sur le Sakharov lui vouent une admiration sans borne.
- A mon niveau, il m’a été très difficile d’obtenir le poste de médecin en chef du Langevin. Effectivement, ce qui a tranché en ma faveur, c’est que j’ai été sous les ordres du commandant Fermat.
- Pour une place à bord, docteur, il y avait six mille demandes. Et pas simplement parce que le vaisseau part explorer une galaxie inconnue.
- Je comprends.
- Non, vous ne saisissez pas. Pour en finir avec vos doutes, allez trouver mon frère et parlez-lui franchement.
- J’accepte votre suggestion. Je vais convoquer le commandant Wu pour demain à la première heure.
- Capitaine di Fabbrini, je n’ai pas à m’immiscer dans votre vie privée. Pourtant, je crois avoir compris que vous vouliez absolument ce poste non seulement par goût de l’aventure mais également pour « étudier » mon frère. Exact?
- En partie. L’amiral Prentiss a soutenu ma candidature.
- Cette baudruche, toute gonflée d’orgueil! L’amiral Prentiss n’a jamais pu souffrir Daniel. S’il avait pu, il l’aurait fait emprisonner sur une planète en terra formation. Il ne s’est rendu que de fort mauvaise grâce aux avis de l’amirauté. A l’heure qu’il est, mon frère est dans le bureau de « tête de fer » en train de recevoir les ultimes recommandations concernant notre mission d’exploration.

********************

Comme l’avait dit Georges Wu, le commandant Wu était assis, en grand uniforme, sur un siège peu confortable qui faisait face au bureau imposant de l’amiral Prentiss. Il écoutait attentivement les instructions et les sous-entendus de celui-ci.
Prentiss, malgré ses soixante-dix ans, portait bien son mètre quatre-vingt-dix. Tout en lui dénonçait l’homme à poigne : ses cheveux blancs, coupés très courts, sa mâchoire carrée, ses yeux bleus, presque aussi brillants que l’acier. Il avait pris l’habitude de croiser les doigts et de les faire craquer. De sa belle voix de basse, à l’accent canadien, il s’adressait au commandant Wu, le fixant intensément, sachant par avance qu’il ne parviendrait pas à l’intimider.
- Donc, reprenait l’amiral, vous avez compris de quels pouvoirs vous disposiez.
- Oui, amiral. J’ai enregistré vos paroles.
- Commandant Wu, vous représenterez, vous et votre équipage, l’Empire des 1045 planètes. Nous ne recherchons pas l’agression, au contraire.
- J’en suis conscient.
- Votre mission ne consiste pas seulement à explorer l’inconnu, à prendre contact avec d’autres civilisations, à les étudier, à les comprendre, mais aussi, si nécessaire, à nouer de nouvelles alliances. C’est pour cela que l’ambassadeur Antor vous accompagne.
- Pardonnez-moi cette interruption, amiral, des alliés contre les Asturkruks?
- Depuis la mystérieuse neutralisation des Haäns, dont la civilisation a brutalement sombré dans l’anarchie, à la suite d’une guerre de succession bienvenue pour nous, les Asturkruks représentent désormais pour l’Empire la seule menace véritable. Nos espions nous informent tant bien que mal de la recrudescence des manœuvres de vaisseaux de guerre à la frontière du « no man’land ».
- J’ai ouï ces bruits, amiral.
- J’oublie toujours que votre haut niveau de sécurité vous permet d’avoir accès aux informations les plus secrètes.
- Peut-être désirez-vous rabaisser ce niveau ?
- Non, je finirai bien par m’en accommoder… A propos, concernant la neutralité de l’Empire militaro-industriel haän, je crois, commandant, que vous pourriez, si vous le vouliez, me donner plus de détails.
- Monsieur, c’est de l’histoire ancienne.
- Vous avez raison. L’affaire remonte à près de dix ans. Et le temps presse.
- En effet, amiral. Mon vaisseau doit quitter le quai lambda II à 18 heures précises.
- Et vous avez encore beaucoup à faire. Je sais ce que vous pensez de moi, commandant Wu, ou plutôt, je le devine.
-Monsieur, loin de moi l’idée de vous manquer de respect.
-Vous vous demandez comment, connaissant l’animosité que j’éprouve à votre égard, et, vous remémorant mes veto successifs à vos promotions, j’ai pu vous confier cette mission convoitée par tous les commandants de la flotte.
- Pas du tout, amiral. Je sais à quoi m’en tenir.
- Ah! Vous avez donc lu dans mon esprit. Autrefois, ce me semble, vous n’utilisiez pas votre don. Vous avez changé Daniel.
- Oh, si peu, amiral. Je n’ai jamais répugné à me servir de la télépathie lorsque celle-ci me permet de me prémunir contre un danger. Disons que j’évite d’en faire étalage ou encore de violer mentalement mes interlocuteurs. Mais un petit coup de sonde…
- Oui, je vois. Vos sept ans de commandement vous ont appris à vous montrer moins scrupuleux et plus efficace.
-Pour le bien de l’alliance, monsieur.
-Soit. En tout cas, je ne vous apprends rien en vous révélant que j’avais envisagé de confier cette mission à André Fermat.
-Effectivement.
-Mais mon choix final, je ne le regrette pas. Après tout, vous avez longtemps servi sous ses ordres. L’enseignement que vous avez reçu de lui a porté ses fruits puisque vous avez résolu avec succès quelques situations épineuses.
- Merci pour cette reconnaissance, monsieur.
-Et puis, votre cerveau positronique peut se révéler être un atout non négligeable. Il tempèrera vos velléités d’actions intempestives.
-Amiral, il y a douze ans, vous me reprochiez justement l’inverse! De manquer d’imagination.
-Certes, Daniel. Mais avouez que vous avez su vous y prendre avec les Castorii. Et je ne parle pas de Naor. L’alliance avait fait la croix sur la réussite de ce premier contact.
-Oh! Tout le mérite en revient à Antor.
-Non, Naor et Castorus sont rentrés dans l’Empire grâce à vos manœuvres. En fait, c’est cela qui m’a décidé. Alors, commandant, bonne chance.
-Merci, amiral.
Daniel se leva, s’apprêtant à saluer son supérieur.
« Encore un détail, Daniel. Ne répugnez pas à user à fond de toutes vos facultés. Vous porterez ainsi très haut l’étendard de l’Alliance. »
Le commandant Wu salua impeccablement l’amiral Prentiss. Ce dernier ne se contenta pas de lui rendre son salut de bonne grâce. Il fit plus. Contournant son bureau, il serra avec force la main de Daniel. « Tête de fer » avait fini par apprécier le daryl androïde.

*********************

Sur la passerelle, tous les officiers s’activaient, absorbés par les préparatifs d’un départ imminent. Le commandant Wu consultait fiches et rapports provenant des différentes sections du Langevin tout en supervisant les manœuvres. Soudain, il releva la tête. Son frère se tenait debout devant lui.
- Oui, lieutenant?
-J’ai à vous parler en privé.
- Pas plus de cinq minutes dans ce cas.
-Cela suffira.
-Chérifi, prenez ma place!
-A vos ordres, commandant.
Tandis que le lieutenant Ahmed Chérifi s’asseyait sur le fauteuil du commandant, Daniel Wu entraînait son frère dans son bureau. Ahmed Chérifi, Irakien d’origine, avait la particularité de ne mesurer qu’un mètre dix. Sa petite taille lui permettait de se faufiler partout dans les conduits de maintenance du Langevin et il lui arrivait ainsi d’aider les équipes d’ingénieurs plus souvent que son service ne l’exigeait. Parfaitement intégré à l’équipage, il jouait, avec Benjamin, Selim et David Anderson, au poker, dans des parties mémorables où il gagnait presque toujours.
Dans le bureau, Daniel Wu écoutait ce que Georges avait à lui révéler.
- Ce matin, le docteur di Fabbrini m’a fait passer les tests de Jünger. Mais, à mon avis, ce n’était qu’un prétexte. As-tu consulté les convocations pour la visite médicale?
- Bien entendu, Georges. Lorenza veut me voir demain à 8 heures.
- Alors?
- Alors, si tu crois que j’ignore ce qu’elle mijote, tu te trompes. Je lui ai ordonné de repousser mon rendez-vous de vingt-quatre heures. J’ai avancé les obligations de ma charge. Elle a dû se plier à ma volonté.
- Elle a reconnu qu’elle était à bord pour te surveiller avec l’accord de Prentiss.
-Naturellement. Mais à la décharge du docteur, celle-ci ne m’a presque pas côtoyé pendant dix ans. Et sa double mémoire la perturbe.
- Sans doute.
- Rassure-toi. Lorenza sera obligée de constater que je ne suis pas ce Daniel bis.
- Peut-être n’aurais-tu pas dû accepter son affectation à bord?
- Pourquoi? Je n’ai rien à cacher! Je pense plutôt que Violetta lui aura raconté tous les aboutissements de la seconde histoire. Georges, tu m’excuses mais je ne puis discuter davantage. Si tu as quelque chose à rajouter, viens me voir dans mes quartiers à 22 heures.
-Non, tes propos me suffisent.
-Dans ce cas, je passerai à l’arboretum demain dans la matinée.
Sur ce, le commandant Wu rejoignit la passerelle suivi de son frère qui s’empressa ensuite de redescendre dans les laboratoires hydroponiques.

**********************

Le Langevin avait quitté la base 829 depuis quatre heures déjà. Toutes les pendules s’alignaient sur la station spatiale. Il en irait ainsi jusqu’à la fin de la mission d’exploration. Le vaisseau, à hyper luminique 12, se dirigeait vers l’amas du Cygne. Dans deux jours, les cristaux de charpakium seraient davantage sollicités, engageant le Langevin à l’intérieur d’un tunnel trans-distorsionnel continu.
Sur le pont delta intermédiaire, là où étaient regroupés les lieux de détente de l’équipage, un petit bar sympathique, dans un style rétro de bon aloi, était particulièrement fréquenté. Baptisé « La taverne du Maltais », en hommage à Corto Maltese,
http://plansplan.files.wordpress.com/2008/11/hugo_pratt.jpg
son décor évoquait les grands larges, les marins d’autrefois, les Caraïbes au temps de la flibuste. Les tables et le comptoir en bois de chêne synthétisé, à la patine parfaitement imitée, les bouteilles poussiéreuses et sombres à souhait, les pichets en étain garanti d’époque, tous ces détails réveillaient toujours un sentiment nostalgique enfoui dans les cœurs des clients humains ou extraterrestres de « La Taverne du Maltais ».
Sur les murs, seules les planches holographiques des aventures du célèbre héros dénonçaient aux clients du bar qu’ils ne vivaient plus au début du XXème siècle ou encore à une époque encore plus lointaine.
Les Troodons, les Castorii, quelques humains comme Denis O’Rourke ou Benjamin Sitruk, s’y montraient particulièrement assidus. Le commandant, qui avait pourtant supervisé la décoration de la taverne, ne la fréquentait que rarement. Le barman, un grand type aux cheveux bruns et aux yeux aussi clairs que du cristal, comme dépourvus de pupilles, appartenait au peuple castorii. C’était un civil qui répondait au nom de Kilius.
Fier de sa profession, le barman garantissait l’authenticité de ses breuvages aux consommateurs et ventait ses boissons et mixtures préparées à la main comme jadis. Il usait de produits naturels à profusion. Pourtant, un Troodon, accoudé sur le comptoir, semblait mécontent.
http://www.dangerouswildlife.com/images/troodon-ga_1rgi.jpg
« Pour qui me prend-t-on ici? Vous me faites boire une « proukcht », une boisson pour fillette! Grognait-il. Ce que les humains appellent du sirop! »
Tandis que Denis O’Rourke se rapprochait, Kutu, le sergent Troodon frappa furieusement de son poing le comptoir, fendant le bois sur une belle longueur.
- Du calme, sergent, émit le médecin avec un sifflement.
-Et alors, j’ai raison! Je suis un soldat et j’ai réclamé quelque chose de fort. Depuis que j’ai mes cinq cents dents, je n’ai jamais bu du jus de chaussette. Ce crétin de Kilius veut humilier le guerrier que je suis!
Le Kronkos grondait si fort que les murs de la taverne vibraient.
« Holà, Kilius, fit O’Rourke. Mon collègue dit vrai. »
Le jeune homme venait de boire à son tour une gorgée de son pichet.
« Tu nous imposes un simple jus de fraise que tu baptises pompeusement rhum! »
Impavide, poursuivant l’essuyage de ses verres et pichets, le tenancier répliqua.
- Ordre du commandant, messieurs. Je me permets de vous rappeler que toute boisson alcoolisée est désormais strictement interdite à bord!
- Kilius, cet ordre n’est valable que pour les humanoïdes, ces petites natures! Je veux du Chtugang! Ce délicieux breuvage à l’odeur et au goût incomparables! Il me souvient que tu sais le préparer.
- Cette décoction abominable qui dégage des relents soufrés qui empuantissent l’air à cent lieues à la ronde? Cette boisson est si décapante qu'elle troue en deux gorgées à peine les boyaux des humains et des Castorii.
-Ainsi, tu l’as déjà essayée, Kilius.
-Juste une fois, mais par curiosité professionnelle. Après tout, il faut bien que je connaisse le goût de ce que je propose à mes clients!
-Tu en as en ce moment ou pas? Rugit Kutu.
- Non mais je dois avoir en réserve les éléments nécessaires à sa composition.
- Kilius, peux-tu nous la fabriquer pour… disons la semaine prochaine? Naturellement, rien que pour nous deux, le sergent et moi. Je suis impatient d’essayer cette nouveauté.
-Une semaine, c’est trop long! Je vais crever de soif.
-Tout doux, Kutu. Les gars, vous me demandez d’enfreindre des ordres directs. Le commandant Wu, s’il me surprend, va faire sauter ma licence et me débarquer illico presto!
Mais le Troodon ne parvenait plus à dominer sa fureur. Saisissant le tenancier avec une de ses griffes, il le maintint suspendu par le col dans les airs.
« Ecoute-moi bien, minable! Tu vas me fabriquer du Chtugang le plus vite possible. Avec des œufs de Kaaks, cinq, âgés d’un an, tu sais, ces oiseaux reptiles originaires de mon monde,
http://membres.lycos.fr/jcboulay/astro/sommaire/astronomie/univers/galaxie/etoile/systeme_solaire/terre1/dinosaures/pterodactyle.jpg
du tarmin, cette plante poivrée et épineuse; tu en écraseras les tiges de manière à en recueillir tout le suc aussi succulent que la digitaline terrestre ; tu y ajouteras de la lave en fusion à mille deux cents degrés Celsius, de la vodka ukrainienne, un bon litre et demi, du piment pilé, deux cent cinquante grammes par mesure ; tu mixeras le tout et tu laisseras reposer cinq heures avant de me servir le breuvage dans un pichet approprié. As-tu compris, espèce de larve avortée? »
Le Castorii qui essayait de respirer malgré sa position inconfortable bredouilla.
- Parfaitement, sergent. Et… si je n’obéis pas?
- Alors, ne te trouve pas sur mon chemin, inférieur! Je peux avoir un petit creux.
- J’ai saisi. Mais il me faudra quelques jours pour préparer le tout, le temps nécessaire de saboter les caméras du pont sans me faire repérer en premier, puis d’effacer l’enregistrement de ce soir. En attendant que je vous prévienne, espérons que les officiers supérieurs ont d’autres chats à fouetter que de visionner les séquences concernant ma taverne.
- Oui, tu as raison. Cette tâche revient à Benjamin. Je lui en toucherai deux mots. Sitruk comprendra. Il a une dette envers moi. Il ne m’a jamais remboursé la somme qu’il me devait lors de cette partie de poker qu’il a perdue il y a tantôt deux ans.
- Le capitaine Sitruk est très proche de l’équipage.
- Je dirais même qu’il est populaire. Il sait que les hommes ont parfois besoin de se défouler.
-D’accord, grogna Kutu. Quant à moi, je vais me détendre dans le hangar de simulation. Les créatures virtuelles vont frissonner et hurler de terreur!
Le Troodon se retira de son pas pesant, poussant des grondements sourds. Soulagé, Kilius remit de l’ordre dans sa tenue tout en soupirant.
- Comment les Kronkos ont-ils pu atteindre le niveau technologique du voyage spatial?
- Les Odaraïens avaient occupé leur planète quelques années.
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/8/86/Sidneyia.jpg/175px-Sidneyia.jpg
Ils n’ont pu s’y maintenir qu’un demi siècle, pas plus. Ce délai a pourtant été suffisant pour les ancêtres de Kutu. C’est ainsi que les Troodons ont pu s’emparer d’une technologie supérieure à celle qu’ils possédaient et à l’assimiler. Plus tard, il y a environ quatre-vingt ans, l’Empire a jugé utile de faire alliance avec l’espèce. Nous ne devons pas le regretter. Grâce aux Troodons, à leur prodigieuse force et à leur courage incomparable, nous avons pu faire face à la menace Asturkruk.
-Oui, je comprends. Mais aussi presque nous mettre à genoux, nous les Castorii.
Sur ce nouveau soupir, Kilius reprit sa vaisselle.